L’évaluation RSE

Une brique de plus en plus importante dans la relation client-fournisseur

Aujourd'hui, communiquer sur ses engagements en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ne suffit plus. Les parties prenantes internes et externes de l’entreprise attendent des preuves que cet engagement se décline bien en actions et en résultats. 

De plus en plus, la nécessité de démontrer de quelle manière les engagements RSE se concrétisent conduit les organisations à se prêter à un exercice d’évaluation. Adélaïde de Tourtier, directrice de la RSE chez PwC France et Maghreb, revient sur les bénéfices que le cabinet attend de son classement par les agences de notation RSE, et plus largement sur l’intérêt que ce type d’évaluation représente dans les relations entre clients et fournisseurs.

Être évalué par une plateforme de notation RSE est-il désormais indispensable pour une entreprise ?

Il ne se passe pas une semaine sans que des clients nous demandent de répondre à leur questionnaire RSE, de donner notre score Ecovadis (qui nous a décerné leur médaille d’or) ou de signer leur charte fournisseurs.

Comme le dit Sylvain Lambert, associé PwC co-fondateur du département développement durable, “pas d’ESG, pas de business”. Aujourd’hui, une entreprise va rencontrer des obstacles pour trouver des financements, des clients, des collaborateurs et parfois même des fournisseurs si elle ne démontre pas comment elle met en œuvre ses engagements RSE.

Avec mon équipe, j’ai donc constitué une bibliothèque de preuves qui documentent nos engagements RSE et alimentent nos réponses aux appels d’offres. Nos actions ont un double périmètre : nous les déployons au sein de notre organisation, et nous les intégrons dans nos offres et dans nos missions. À titre d’exemple, notre solution de pilotage de l’empreinte carbone de nos outils informatiques, Carbon cockpit, est désormais proposée à nos clients.

Comment la notation RSE peut-elle enclencher un cercle vertueux au sein de l’écosystème de l’entreprise ?

Il est clair que la notation RSE n’est pas neutre. Par exemple, des entreprises demandent une évaluation aux fournisseurs souhaitant être référencés. “Les fournisseurs appartenant aux catégories les plus exposées sont invités à partager leur index DJSI ou leur score EcoVadis voire à accepter une évaluation par EcoVadis”, précise le site d’AXA.

Ce type d’exigence exerce une pression positive sur les entreprises, qui d’une part vont chercher à améliorer leurs scores RSE, d’autre part pourront à leur tour exprimer des attentes similaires vis-à-vis de leurs propres fournisseurs. Elle engage aussi à une plus grande transparence : ce qui n’est pas publié n’est pas pris en compte dans l'évaluation. 

Selon l’étude de Bpifrance, l’Orse et PwC, RSE, la parole aux fournisseurs, 65 % de ces derniers reconnaissent que les demandes RSE de leurs clients les conduisent à améliorer la qualité de leur offre et leur processus et peuvent représenter une source de nouvelles opportunités. 

Comment ce cercle vertueux se met-il en place chez PwC ?

Nous avons une triple casquette. En tant qu’acheteur, PwC France travaille sur la base de son Code de conduite à l'attention des fournisseurs et prestataires. Ce document décrit les exigences minimales auxquelles les tiers doivent se conformer en matière d’intégrité et de comportement professionnel dans le cadre de leur collaboration avec PwC.

En tant que fournisseur de services, nous considérons la notation RSE comme un élément de factualisation de nos engagements et d’accélération de nos initiatives, et non comme une tâche administrative de plus à gérer. Cet état d’esprit nous permet de progresser sur toutes les dimensions de nos engagements. Des questionnaires RSE aux clauses RSE dans les contrats et aux conditions qui s’appliquent lorsque nous sommes commissaire aux comptes (CAC) d’un client, chaque demande est perçue à la fois comme une motivation et comme un capteur des attentes du marché. 

Concrètement, cette démarche permet à nos associés et collaborateurs d’entrer de plain pied dans les sujets RSE et de s’y engager. Quand un client inclut des clauses RSE dans un contrat (non discrimination, accessibilité numérique, empreinte carbone…), il ne suffit pas de mettre en avant les politiques générales du cabinet, mais bien d’intégrer ces demandes dans la prestation qu’on lui propose. À titre d’exemple, la neutralité carbone peut s’appliquer à l’échelle d’une mission. 

En tant que prestataire de services de conseil, d’audit et d’expertise juridique et fiscale, PwC accompagne ses clients dans leurs démarches et leur transformation RSE. En amont, nous intervenons dans la définition de la stratégie RSE des entreprises. Une fois celle-ci en place, nous en facilitons la mise en œuvre. Par exemple, les équipes spécialisées et pluridisciplinaires de PwC accompagnent les directions achats et supply chain dans la mise en place d’achats responsables. 

Notre positionnement unique au sein de notre écosystème nous donne une incroyable vision à 360 degrés des pratiques. Cela nous place dans une position d’éclaireur, mais aussi de miroir vis-à-vis de nos parties prenantes.

Quel est l’impact de l’absence de normes ou standards RSE pour les entreprises et quelle évolution voyez-vous ?

Aujourd’hui, les agences de notation RSE ou ESG n’ont aucune obligation ni incitation à s’appuyer sur un référentiel commun. En parallèle, les entreprises s’engagent dans des démarches RSE à titre volontaire et sans méthode imposée. 

Une conséquence est que les comparaisons sont rendues difficiles. Pour les entreprises, l’absence de normalisation RSE engendre la contrainte chronophage de devoir répondre à des demandes aux formats et supports aussi nombreux que d’acteurs de l’évaluation et chaque service achats. S’y ajoutent les questionnaires spécifiques requis par les départements achats des grandes entreprises et organisations.

À défaut de référentiel commun, les grands départements achats peuvent influencer en faveur de l'une ou l’autre des plateformes d’évaluation en imposant celle de leur choix à leurs fournisseurs. Il est souhaitable qu’une certaine convergence des normes ait lieu, du moins au niveau européen, d’ici à l’entrée en vigueur en 2025 de la CSRD pour les entreprises concernées. On observe déjà un mouvement de concentration des acteurs de la notation au niveau mondial.

Une autre évolution souhaitable serait une plus grande transparence dans la prise en compte des critères RSE dans le choix des partenaires et une meilleure valorisation des efforts RSE dans les prix. Selon l’étude RSE, la parole aux fournisseurs, une majorité de fournisseurs (70 %) ne voit pas leur performance RSE valorisée au travers du prix de vente de leurs produits ou services.

Lire aussi : Transition écologique et sociétale

Merci à Aïda Aw, senior manager, Développement Durable, PwC France et Maghreb, pour sa contribution à ce texte.

Suivez-nous

Les champs obligatoires sont marqués d'un astérisque(*)

Les informations recueillies lors de votre visite sur ce site sont protégées par le Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (le « RGPD »), ainsi que par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'Informatique, aux Fichiers et aux Libertés, dans sa dernière version en vigueur. Ces informations sont également confidentielles, et ne sont en aucun cas destinées à être diffusées à des tiers, notamment à des fins de prospection commerciale. Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter notre Déclaration de confidentialité.

Contactez-nous

Adélaïde  de Tourtier

Adélaïde de Tourtier

Directrice RSE et Directrice déléguée de la Fondation, PwC France et Maghreb

Sylvain Lambert

Sylvain Lambert

Associé Développement durable, PwC France et Maghreb

Emilie Bobin

Emilie Bobin

Associée Développement durable, PwC France et Maghreb

Masquer