Playback of this video is not currently available
Le Plan Héritage et Durabilité de Paris 2024 définit “l’économie circulaire comme le premier engagement de la stratégie responsable des achats”. Cette stratégie implique par exemple d’éviter les matériels à usage unique, d’éco-concevoir ce qui doit être produit et de planifier la seconde vie des équipements sportifs dès le départ.
“La première partie de la mission confiée à PwC France portait donc sur la stratégie héritage de Paris 2024 autour des équipements sportifs”, explique Eric Dumont, associé Sports & Mega Events, PwC France. “L’une des difficultés était de commencer à y réfléchir avant même que Paris 2024 ait toutes les informations en main, car l’organisation et les processus étaient en train de se mettre en place.”
Un principe directeur a rapidement été acté : acheter le moins possible pour privilégier la location ou l’achat mutualisé, notamment avec des collectivités ou fédérations qui en auront l’usage après les Jeux de Paris 2024. Cependant, certains articles doivent être acquis, et leur seconde vie organisée.
"Paris 2024 s’empare des enjeux d’éco-conception et de seconde vie, source d’économie circulaire et garantie d’un héritage fort pour les populations et les futurs Comités d’organisation."
Pour donner une seconde vie aux équipements sportifs, Paris 2024 privilégie le recyclage (notamment pour ce qui ne peut être réutilisé pour des raisons sanitaires, comme les sifflets des arbitres) et la revente, mais avant tout le don à des collectivités et fédérations nationales. Les trois principes directeurs du don sont :
Priorité au sport : l’héritage matériel des Jeux de Paris 2024 doit permettre de développer la pratique du sport pour tous, du haut niveau aux amateurs.
Au sein des territoires Héritage, et notamment en Seine-Saint-Denis, département fléché dès la phase de candidature.
En soutien aux projets répondant à des enjeux sociétaux, notamment pour renforcer la pratique du sport par les femmes et les personnes en situation de handicap, ou pour encourager l’engagement de clubs en matière d’éco-responsabilité.
Parc de BMX Freestyle, agrès de gymnastique, bateaux des officiels, poids d’échauffement, tapis d’étirement, balles d’entraînement, poteaux et filets de compétition… Les équipements sportifs à sourcer par Paris 2024 concernent tout ce qui se trouve sur le terrain de compétition, les aires d’échauffement et les sites d'entraînement. On y trouve des produits très divers, des revêtements de sol aux balances pour les pesées, des outillages aux chaises pour les joueurs en stand-by, des saunas aux bains froids pour la récupération. Certains articles sont standards (chasubles, sifflets…), d’autres très spécifiques (rings, murs d’escalade, agrès de gym…).
Le propre de l’économie circulaire est d’être pensé dès les premières étapes. Afin que le maximum d’équipements sportifs utilisés lors de Paris 2024 connaissent une seconde vie, la Direction des sports a engagé certains de ses partenaires bien en amont dans la réflexion.
Des partenaires de rang 3 mettent à disposition, en échange de droits marketing, des équipements qu’ils récupéreront à l’issue des Jeux de Paris 2024. C’est le cas des équipements de fitness, du matériel de gymnastique et d’une grande partie des équipements sportifs d’athlétisme.
Tous les articles non couverts par les partenaires de rang 3 et les fournisseurs exclusifs, ce qui représente environ un tiers des équipements, feront l’objet d’un appel d’offres à multiples lots dans une démarche d’achats responsables. Dans certains cas, un accord de gré à gré a été possible, notamment pour les achats nécessaires aux test events.
D’autres fournisseurs exclusifs (sole suppliers) sont imposés par les fédérations sportives internationales ou choisis par Paris 2024 suite à un appel à manifestation d’intérêt. Ils apportent leurs équipements en échange de droits marketing d’une valeur équivalente à celle du matériel fourni. Il s’agit d’une transaction non monétaire mais en nature, ou value in kind. Dans ce cas, l’équipement n’est pas repris et la question de sa seconde vie se pose.
Pour mettre en œuvre sa stratégie responsable des achats, Paris 2024 applique des critères de performance et de durabilité lors de la sélection des fournisseurs et de la contractualisation. La question est systématiquement posée de ce qu’il adviendra à terme des équipements : restitués, réemployés, revendus, donnés, transmis, transformés…
Moins d'un an avant les Jeux de Paris 2024, près de 70 contrats de fourniture des équipements sont en cours de finalisation avec les partenaires de rang 3 et les fournisseurs exclusifs. À terme, en ajoutant les fournisseurs traditionnels choisis à l’issue de l’appel d’offres, le nombre de contrats s’élèvera à plus d’une centaine.
Selon les estimations de l’ADEME, 104 000 tonnes d’articles de sport et de loisirs (ASL) deviennent des déchets chaque année en France. Parmi eux, des équipements de sports individuels (32 400 tonnes), de sports et loisirs d’hiver (19 800 tonnes), de sports et loisirs d’extérieur (6 900 tonnes) et de sports d’équipe (6 600 tonnes). La plupart se retrouvent dans les ordures ménagères résiduelles et les bennes d’encombrants.
La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire (loi AGEC) impose depuis 2022 la mise en place d'une filière de responsabilité élargie du producteur (REP) qui, comme pour les déchets électroniques, favorise le réemploi et le recyclage des ASL en fin de vie.
Paris 2024 s’inscrit dans cette démarche en incluant la seconde vie des équipements sportifs dans son Plan Héritage et en partageant des outils tels que le Guide de Paris 2024 pour des événements responsables. Celui-ci recommande par exemple aux prestataires de prévoir un suivi post-événement de leurs engagements : reporting, certificats de tri des déchets ou justificatifs de seconde vie des équipements, retour sur les succès et les difficultés. De bonnes pratiques que les fournisseurs pourront intégrer par la suite dans leurs pratiques.
Contrairement à d’autres missions d'accompagnement par PwC France dans le cadre du partenariat avec Paris 2024, dont la définition de la stratégie de seconde vie des équipements sportifs, la mission de mise en œuvre s’est effectuée en détachement. Ce statut qui s'inscrit sur le long terme a permis au consultant de PwC France d'intervenir de bout en bout pour s'assurer que les promesses définies dans la stratégie sont bien délivrées.
Le consultant a également collaboré sur la durée avec les autres équipes de Paris 2024 : Direction Achats pour la rédaction des cahiers des charges, Département Business pour la gestion des appels d’offres et les négociations, Direction de la logistique pour la stratégie de livraison des équipements, Direction juridique pour la rédaction des contrats, Direction financière pour la révision régulière et la recherche d’optimisation budgétaire.
La base de données des 4 000 types d’articles qui a été constituée par l'équipe Équipements sportifs en collaboration avec les sports managers est quant à elle utilisée par de nombreuses directions de Paris 2024, des finances à la logistique. Enfin, la coordination entre les parties prenantes s’étend également des partenaires externes de Paris 2024.
"Grâce à son engagement, à sa rigueur et à son esprit d’initiative, le consultant de PwC détaché dans la Direction des Sports de Paris 2024 est devenu un membre à part entière de l’équipe. Force de proposition, il a su conduire des travaux mobilisant de nombreuses parties prenantes internes et externes à Paris 2024. Sa contribution a été couronnée de succès, avec notamment la signature de marchés significatifs avec des entreprises du marché des équipements sportifs de renommée internationale."
Pour lever des freins à cette logique d'économie circulaire, le consultant de PwC France a également pu faire appel à d’autres équipes du cabinet. Par exemple, PwC Société d’Avocats a proposé une solution pour éviter aux bénéficiaires des dons de supporter les coûts de mutation. La législation soumet en effet les dons en nature à des droits de succession, appelés droits de mutation à titre gratuit, pouvant représenter après abattement jusqu’à 60% de la valeur du matériel donné. Une illustration parmi d’autres des bénéfices du modèle pluridisciplinaire de PwC France.
Merci à Gabriel Malachanne, Senior Associate, PwC France et Maghreb, pour sa contribution à ce texte.