Nous le voyons chaque jour, le développement d’une entreprise ne dépend plus seulement des leviers traditionnels (financement, clients, talents, culture…), mais de plus en plus de sa capacité à intégrer dans sa culture les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Les administrations ne sont pas en reste ; les fonctionnaires et les citoyens expriment les mêmes attentes. Les enjeux ESG dépassent désormais le cadre public ou privé et doivent être pensés au niveau des territoires pour en faire une opportunité de développement.
Jean-Philippe Duval, associé PwC France et Maghreb, a détaillé cette évolution sur la scène centrale du salon 360 Grand Est. Pour lui, la décennie de transformation ESG dans laquelle nous entrons, avec l’atteinte des objectifs de 2030, doit avant tout être culturelle et portée à l’échelle des territoires.
Spécialiste de la construction de politiques publiques durables au service du développement des territoires, Jean-Philippe Duval explique qu’“aujourd’hui, l’équation traditionnelle de création de valeur est bouleversée car les enjeux ESG ne sont plus optionnels”. La nouvelle équation fait dépendre, chaque jour un peu plus, l’accès aux financements, aux clients et aux talents, des critères ESG.
“Pas d’ESG, pas d’argent”. Les investisseurs misent énormément sur les critères ESG et y sont aussi poussés via la taxonomie par la Commission européenne.
“Pas d’ESG, pas de clients”. De nouvelles normes européennes arrivent. Si vos produits ne sont pas ESG, vous n’aurez plus accès au marché européen.
“Pas d’ESG, pas de talents”. Si l’entreprise qui propose n’est pas alignée avec les convictions des nouveaux entrants sur le marché du travail, ils déclinent les offres d’emploi.
Écoutez l’intégralité de l’intervention de Jean-Philippe Duval lors du salon Grand Est
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La prise en compte des critères ESG n’étant plus optionnelle, comment transformer cette contrainte en opportunité de développement ? La culture est la clé pour résoudre cette équation. “Investir ou mettre en œuvre des processus industriels est indispensable, mais ne fait plus la différence”, poursuit Jean-Philippe Duval. “La culture est un élément de transformation, d’accélération. Développer une culture ESG, c’est créer une valeur sur le marché”.
Alors, comment développer une culture ESG ?
Jean-Philippe Duval conseille de “passer de l’exogène à l’endogène. Exogène, c'est avoir des listes d’actions [...]. Mais le DAF ou le PDG ont-ils pour autant intégré la culture ESG ?” Pour une culture ESG endogène, la première étape est de “passer d’un département développement durable à un management développement durable”.
Des initiatives comme celle conduite par PwC avec l’Institut de l’entreprise sur les ambitions de l’entreprise full RSE à horizon 2030 permettent d’engager la réflexion et contiennent déjà des éléments de réponse. Au-delà de l'entreprise, la culture du management développement durable demande à être étendue au management et aux politiques publiques. Un challenge du management développement durable est certainement la gestion des paradoxes et la complexité de la prise de décision qui en découle.
« Il ne sert à rien d’avoir une entreprise en pointe sur les ESG dans un territoire qui n’a pas cette culture. La maximisation de l’équation viendra aussi de partenariats et des fonds mis en commun pour réaliser cette transformation et cette accélération. Plus la culture publique et privée sur un territoire sera ESG, plus le territoire sera attractif pour les financements, les clients et les talents. »
La question de l’attractivité dépasse le seul cadre du mix énergétique, déjà favorable aux entreprises françaises. Elle concerne de nombreuses dimensions où un dialogue public-privé dans un territoire peut s’avérer productif : déplacements et transports pour les salariés, anticipation des reconversions via la formation professionnelle, circuits courts pour l’alimentation des salariés en entreprise, attractivité des investisseurs, facilitation de l’installation d’entrepreneurs, etc.
Les missions de PwC France pour la Région Grand Est intègrent la dimension culturelle de la transition vers une économie durable. Ainsi, le Business Act #2, second acte du plan de relance du Grand Est, poursuit la reconquête économique de la région en s’attelant au défi de l’écologie, au même titre que le numérique, l’Industrie 5.0 et la santé. PwC a co-construit avec les acteurs socio-économiques de la Région ce plan au service d'une économie territoriale durable.